Certaines passoires thermiques sont déjà interdites à la location et la mesure va progressivement s’étendre. Le terme recouvre généralement les logements classés F et G par le diagnostic de performance énergétique (DPE), dont les loyers sont déjà gelés. Leur rénovation énergétique est donc l’un des grands enjeux actuels du secteur. Cela risque de créer des tensions sur le marché de la location, certains propriétaires préférant opter pour d’autres solutions que la réfection. D’autres souhaitent rénover leur bien, mais sont confrontés à divers obstacles. Certaines villes et régions risquent d’être particulièrement touchées, car les passoires thermiques sont inégalement réparties sur le territoire.
L’Île-de-France, championne des passoires thermiques
Selon un classement établi par Le Parisien sur la base de plus de 3 millions de DPE réalisés entre juillet 2021 et la mi-janvier 2023, l’Île-de-France est particulièrement touchée. Près d’un logement sur quatre y est classé F ou G contre environ 17 % à l’échelle nationale. Saint-Mandé (Val-de-Marne) est la plus mal classée avec 56,3 % de passoires thermiques. Paris atteint les 39,9 % et se démarque aussi par 20 % de biens classés G. D’autres villes importantes sont concernées par ces mauvais chiffres, notamment en Normandie. Le Havre, Rouen, Caen, mais aussi Lille (Nord), affichent tous un taux de passoires thermiques supérieur à 20 %.
Immobilier : la valeur du DPE à nouveau mise en cause
Parmi les raisons qui expliquent cet écart, on retrouve sans surprise l’âge du bâti. Les premières réglementations thermiques remontent à 1974. Avant cette date, les contraintes étaient bien moindres. Par ailleurs, certains biens anciens peuvent être plus difficiles à rénover. Par exemple, à Paris, certaines façades sont classées et l’isolation ne peut donc se faire que par l’intérieur, au détriment de la surface habitable. Les critères du DPE peuvent également influer. Ils sont défavorables aux petites surfaces, car ils se basent sur la puissance du chauffage. Les villes chères ou universitaires sont donc davantage concernées.
L’épineuse question des stations de ski
Ces éléments expliquent également la problématique des stations de ski. Situés dans des zones froides et donc gros consommateurs de chauffage, ces grands ensembles ont été construits rapidement dans les années 1970 sans véritable souci énergétique. Par conséquent, plus d’un tiers des logements y sont classés F ou G. Dans le top 5 du Parisien, on retrouve ainsi trois communes de haute montagne : Les Belleville (48,6 % de DPE F ou G), Tignes (48 %) et La Plagne-Tarentaise (47,5 %). Dans un premier temps, les locations saisonnières devaient être exclues de l’interdiction de location, mais le ministre du Logement envisage de revenir sur cette règle.
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