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MONDE D’APRÈS – Une commission de 26 économistes, menés par le prix Nobel Jean Tirole et l’ancien chef économiste du FMI Olivier Blanchard, a remis, ce mercredi, un rapport de 500 pages.

MM avec AFP – Publié hier à 18h42

Éducation, formation professionnelle et… réforme des retraites. Ce mercredi 23 juin, une commission d’économistes mandatée par Emmanuel Macron pour réfléchir aux défis de l’économie post-Covid a remis ses propositions.

Ces 26 économistes français et étrangers, pilotés par le prix Nobel Jean Tirole et l’ancien chef économiste du FMI Olivier Blanchard, ont étudié différents sujets, de la lutte contre le changement climatique, aux inégalités en passant par l’adaptation au vieillissement de la population. Fruit d’un an de travail, le rapport était attendu plus tôt, mais la troisième vague de l’épidémie a retardé sa publication.

Trois propositions phares

Dans ce document de 500 pages, les 26 auteurs défendent la nécessité d’une réforme globale des retraites sur la base d’un système universel à points, comme celui proposé par le gouvernement en 2019, mais en l’améliorant pour le rendre plus acceptable. Le projet du gouvernement peut constituer une « excellente base de départ », mais en veillant à « protéger les plus vulnérables », c’est-à-dire les plus pauvres, les personnes en mauvaise santé et les travailleurs aux métiers pénibles. Les spécialistes proposent d’établir un lien « simple et transparent » entre revenus et points cotisés, afin de dépasser la défiance autour de la valeur d’acquisition du point.

Ils proposent aussi une refonte de l’impôt sur les successions, qui se focaliserait sur les héritiers et non sur les donateurs, et cela afin de résorber l’inégalité des chances.Pour remédier à ce problème, le rapport prône un effort important sur l’éducation pour résorber l’inégalité des chances, fléau français, ainsi que sur la formation professionnelle, pour un meilleur accès aux emplois dits de qualité. Mais aussi un système fiscal « plus juste », notamment via une réforme totale de l’impôt sur les successions et une taxe internationale sur les multinationales.

Sur la lutte contre le changement climatique, les économistes défendent la mise en place d’une tarification du carbone ambitieuse au niveau européen, via une réforme du marché des quotas existant, en incluant les secteurs aujourd’hui exclus comme le logement et les transports, associée à un mécanisme de taxe carbone aux frontières. Ils recommandent également d’investir davantage dans la recherche en créant une instance européenne dédiée, et de développer les normes et les interdictions.https://f3d7792adce626675d4d284e756aa9be.safeframe.googlesyndication.com/safeframe/1-0-38/html/container.html

Certaines propositions « sont autofinancées »

Les auteurs reconnaissent qu’ils n’ont pas chiffré le coût de ces réformes, même si « certaines sont autofinancées », puisque, par exemple, les recettes d’une tarification carbone doivent permettre d’indemniser ceux qui vont en souffrir, a expliqué Jean Tirole. 

Olivier Blanchard, lui, estime que l’enjeu n’est pas tellement financier, car dans le contexte des taux bas, « il n’y a pas de crise de dette publique à ce stade », donc « si on fait de l’investissement qui permet d’éviter des catastrophes dans le futur ou d’améliorer la croissance, on peut se permettre d’augmenter la dette ».

L’Élysée retient « surtout l’approche »

L’objectif des propositions n’est pas de présenter des « solutions clés en main », a prévenu Jean Tirole lors d’une présentation à la presse. « Nous nous sommes concentrés sur les grands principes et les grandes lignes des réformes ». « On propose une boîte à outils, des idées », et si Emmanuel Macron et d’autres candidats à la présidentielle les adoptent, « c’est génial », a-t-il ajouté. « On offre un bien public, on espère qu’on convaincra un certain nombre de gens », a pour sa part souligné Olivier Blanchard.

Pour l’Élysée, il n’est, pour l’heure, pas question de commenter les propositions sur le fond, alors que le chef de l’État est dans une « phase d’écoute » du pays. « Ce qu’on en retient, plus que telles ou telles mesures, c’est surtout l’approche, le cadre d’analyse global. (…) C’est un rapport qui alerte contre les recettes toutes faites », affirme-t-on. 

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