IMMOBILIER USA, qu’en est il ?

Les ventes de logements dans l’ancien ont plongé de 20% sur un an, alors que les taux dépassent les 5% sur 30 ans. Mais pour l’instant, les prix se maintiennent à un niveau très élevé.

Le retournement du marché immobilier se confirme outre-Atlantique. Les reventes de logements aux Etats-Unis ont enregistré en juillet leur sixième mois de baisse d’affilée, les acheteurs désertant le marché à cause de la hausse des taux d’intérêt, a annoncé jeudi 18 août la Fédération nationale des agents immobiliers américains (NAR).

En juillet, 4,81 millions de maisons et appartements dans l’ancien en rythme annualisé ont changé de propriétaire, 5,9% de moins qu’en juin et 20,2% de moins qu’en juillet 2021. Il s’agit du plus faible nombre de ventes depuis juin 2020, et, hors pandémie, il faut même remonter à novembre 2015 pour trouver un niveau si bas. Un mouvement qui s’observe aussi dans le neuf.

C’est cependant conforme aux attentes des analystes, selon le consensus de MarketWatch.

« La baisse continue des ventes reflète l’impact du pic des taux d’intérêt immobiliers à 6% (sur 30 ans, la durée d’emprunt de référence aux Etats-Unis, NDLR) début juin », a déclaré l’économiste en chef de la NAR, Lawrence Yun, cité dans le communiqué.

Petit tassement des prix

Cependant, précise-t-il, « les ventes de maisons pourraient bientôt se stabiliser puisque les taux sont tombés à près de 5%, donnant ainsi un coup de pouce supplémentaire au pouvoir d’achat des acheteurs de maisons ». Ce taux moyen sur 30 ans était encore sous les 3% en septembre dernier, après un plancher historique à 2,65% atteint en janvier 2021, selon les données compilées par la Réserve fédérale de Saint-Louis.

D’autant plus que la hausse des prix se modère. Le prix médian d’un appartement ou d’une maison dans l’ancien était de 403.800 dollars, soit une hausse sur un an de 10,8%, mais un recul de 2,4% par rapport à juin.

Les prix n’avaient cessé de grimper depuis janvier, atteignant des records historiques. La baisse de juillet, cependant, est récurrente chaque année, et « ne reflète pas une chute des prix » plus durable, a averti Lawrence Yun lors d’une conférence de presse téléphonique.

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Depuis l’été 2021, la forte demande et un nombre trop faible de biens en vente avaient fait grimper les prix. Fin juillet, 1,3 million de biens étaient en vente sur le marché, l’équivalent de 3,3 mois de vente, contre 2,9 mois seulement fin juin. Mais le niveau est le même que celui de juillet 2021, c’est « décevant, car nous voulions voir davantage de stock », a souligné Lawrence Yun.

Des maisons vendues en 14 jours en moyenne

Les maisons et appartements se sont vendus vite, restant sur le marché 14 jours seulement en moyenne, comme en juin, la durée la plus courte depuis 11 ans.

Le secteur immobilier avait bondi avec la crise du Covid-19, grâce aux taux d’intérêt historiquement bas, à l’épargne solide des ménages, et à leurs envies d’espace et de verdure poussées par le télétravail.